Depuis plusieurs années je développe un travail sur la relation. Traduire picturalement des états intérieurs en rapport à la question de la relation : tel est l’enjeu

premier de ma démarche artistique. Il s’agit de rendre visible, ou du moins sensible, des

affects : sentiments de doute et de certitude, désirs de confrontation, d’affirmation, de

cohabitation, le tout grâce à la forme, le trait, la couleur.

Mon travail s’articule aussi sur le fond, l’espace, la relation de la forme dans l’espace,

Le lieu de la relation : la question de l’espace en général et du fond en particulier m’intéressent beaucoup. Y a- t-il fond, intervalle ou bien plutôt vide entre les formes ?

La tension créée par la confrontation participe d’un jeu entre formes et forces centrales dans mon travail actuel.

L’importance des vides que je ne considère justement pas comme vide mais présent comme

créateurs d’incidences. C’est certainement pour cela que je pense toujours que, même si je passe beaucoup de temps à peindre une forme, le plus important ce n’est pas ce que je peins mais ce que je laisse.

Et puis il y a la couleur qui est un vrai vocabulaire, un dialogue, car une couleur existe et prend tout son sens : sa densité, sa force, son caractère en fonction de la couleur près de

laquelle elle est disposée. Alors tout est possible et surtout ce que je n’ai pas encore trouvé.