L’état de latence que renferme la photographie est aux origines de la recherche visuelle de Vittoria Gerardi : révéler la frontière qui sépare le visible de l’invisible, fuir toute représentation de la réalité imprimée dans le négatif.
C’est la Vallée de la Mort, aux États-Unis, qui lui inspire sa première série Confine. Les éléments de lumière et de temps à l’origine de cette expérience se traduisent en une sélection de fragments photographiques du désert, contenus dans l’espace par des lignes et d’autres formes symboliques.
Vittoria poursuit son étude et le temps se trouve être une nouvelle fois le matériel de départ de sa série sur les ruines de Pompéi. Elle choisit alors de fixer la mémoire de la ville en voilant ses photographies de plâtre et en noyant d’autres dans des sculptures de plâtre, n’en laissant dépasser qu’une infime partie. Avec son projet intitulé “Latenza”, Vittoria tente de comprendre le langage de la photographie, sa structure immergée, sa face cachée. Ce faisant, elle explore le concept de l’image latente qui se trouve au sein de chaque tirage avant même qu’elle ne soit révélée.
Le travail de Vittoria Gerardi a été largement salué par les collectionneurs privés et les institutions publiques. Le musée Marta Herford en Allemagne a présenté en 2021 une vaste sélection d’œuvres issues de ses deux premières séries. Née à Venise en 1996, Vittoria a étudié à New York et à Londres.