Shun Okada, né en 1992 à Tokai-mura, dans la préfecture d'Ibaraki, découvre l'art durant ses années de lycée, une période marquée par son décrochage scolaire et une fascination pour les jeux vidéo, les anime, et le dessin. Il poursuit ensuite des études dans une école d'art à Tokyo, où il développe une approche unique autour des écrans glitchés de la NES (Famicom), console emblématique des années 1980. Bien que cette console date d'avant sa naissance, Okada s'y intéresse particulièrement, explorant les glitchs et les thématiques de l'époque.
Ses œuvres établissent une relation inédite entre le digital et l'analogique. Okada utilise une technique minutieuse consistant à projeter des images d’écrans défectueux sur une toile, qu'il reproduit ensuite au pinceau, comblant les parties manquantes à la main. Ce processus reflète à la fois son immersion dans le numérique et une volonté de maintenir un lien tangible avec le monde physique.
Son parcours artistique est fortement influencé par son enfance à Tokai-mura, une région mêlant traditions japonaises et modernité, notamment marquée par la présence de la première centrale nucléaire du pays. Il y puise une énergie singulière, infusant ses créations de thèmes tels que les "fardeaux" et une "énergie négative". Ces éléments nourrissent ses œuvres d'une tension émotionnelle qui évoque à la fois le passé et le présent.
Installé dans une pièce de 6 tatamis, un espace de vie typiquement japonais, Shun Okada transpose cette intimité dans ses créations. En 2019, il a présenté sa première exposition personnelle à la Tav Gallery de Tokyo, et continue depuis d'exposer régulièrement. Ses travaux, par leur précision et leur intensité, parviennent à captiver le spectateur tout en réveillant une profonde nostalgie pour une époque révolue.