Pierre Bourrigault est un artiste marcheur, dans la veine de ce terme inventé pour l'artiste Hamish Fulton dans les années 70 qui disait : "Sans marche, pas d’œuvre". Fulton n’agit pas sur le paysage comme les artistes du Land Art mais retranscrit en oeuvre d'art au retour de ses marches, à posteriori. Il évoque le potentiel de « transformation » de la marche, qui, par l'expérience du trajet parcouru, « optimise la perception et la réceptivité au paysage ».
Pierre Bourrigault pratique la marche quotidienne et de longues randonnées estivales le long des côtes. Durant ses échappées pédestres, il observe et photographie. De retour à son atelier, il revoit ses images et tel un architecte dégage des lignes de force structurantes des scènes paysagères auxquelles il souhaite donner vie, imprime une trame photographique puis poursuit à la main aux crayons de couleur.
La réalité de l'image s’efface au profit d’horizons poétiques dans lesquels s’invitent parfois des animaux étranges, des éléments oniriques et incongrus.
Une oeuvre hybride entre photographie et dessin, entre réalité et imagination, entre corps et esprit.
Avec l’attention portée à la nature, Pierre Bourrigault contribue à la fabrication du papier Washi sur lequel il conçoit ses oeuvres. En Vénétie, selon la tradition du VIe siècle au Japon, inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO, il réalise un papier entièrement fait à la main à base de fibres de mûrier sans aucune incidence écologique. Des feuilles vierges de papier Washi sont également disponibles à la vent