Jane Planson est agrégée d’arts plastiques, option théâtre. Son travail de plasticienne s'est nourrit d’un cursus théorique en Sciences sociales et philosophie de la Connaissance. Elle a réalisé plus de cent expos en Europe, en Corée et en Chine. Elle peint depuis trente ans et exerce parfois l'activité de critique d'art.

La peinture comme expérience d’aimer (extrait).

“Il n’y a d’abord que cette surface primordiale où ne se joue qu’une aventure picturale qui s’inscrit dans une longue histoire réappropriée au féminin. Cette surface à la matière si prégnante n’offre pas reflet mais miroir sans tain qui donne sur la chambre du présent. Jane Planson ne fait pas de portraits, elle prolonge d’intenses moments de vie qu’elle incarne, elle immortalise des rencontres. Même si beaucoup de ses toiles portent un prénom souvent associé à une qualité saisie dans l’instant, chacune synthétise plusieurs modèles croisés au quotidien. Tous n’ont pas forcément posé. Si parfois l’atelier est bien froid et les formats fort grands le modèle en occupe singulièrement le centre.

Ce n’est pas hystérie cette rage de peindre pour les sauvegarder de l’oubli. Saisis dans l’épiphanie de leurs sensations, leur peau devient comme la chimère de Michel Serres. Peint-elle des vanités, elle les légende « amour fou » ou « tendre » et leur attribue un numéro d’ordre comme si renommer la mort, la cadrer, lui retirait un moment son action de nuisance. En prémisse au retour du réel, les années 2000 voient l’espace de la peinture se scinder comme une scène où se joue l’éternelle aventure d’une possible rencontre amoureuse ou d’un improbable conflit.

Christian Gattinoni, critique d'art et curator.