Les œuvres de Hanna Roeckle se situent entre la peinture et la sculpture. Ses œuvres sculpturales sont basées sur des structures spatiales et des systèmes en série, dont la clarté constructive se produit dans un dialogue polyphonique avec des dégradés de couleurs sensuels et des combinaisons de couleurs. Fusion de l’art et de la recherche : l’artiste intègre spécifiquement dans ses concepts des sujets liés à la géométrie et à la physique, à la théorie des systèmes, à la culture, au design et à l’histoire de l’architecture. Partant d’hypothèses de travail formelles issues du domaine du minimalisme et doté de la rigueur d’une conception rigoureuse, l’artiste a développé au cours des dernières décennies une œuvre qui équilibre précisément la position entre ces constantes de l’histoire de l’art et les variables générées par la réalité actuelle.

Avec les surfaces en fibre de verre laquées et donc miroir, les sculptures développent un jeu efficace de couleurs irisées dans des tons de bleu, violet, rose, cuivre ou vert clair et or, selon l’incidence de la lumière. En même temps, elles absorbent les couleurs de leur environnement respectif. Cela signifie que les couleurs chatoyantes ne développent leur effet que dans l’œil du spectateur.

Le secret du changement constant est révélé par les bandes de couleurs individuelles, qui créent un jeu changeant d’ombre et de lumière. Les reflets du lieu y contribuent, tout comme les taches de lumière qui semblent décomposer les sculptures. Ce phénomène provoque un dépassement de la matérialité des sculptures. Là encore, les sculptures se réfèrent à elles-mêmes en fonction de leur design clairement défini.

D’une esthétique parfaite, les œuvres apparaissent d’abord hermétiques. Quiconque les regarde de plus près se rend vite compte à quel point elles sont mystérieuses et insondables. Avec ses œuvres, Hanna Roeckle donne forme à ses pensées tumultueuses et à ses questions troublantes sur elle-même et sur le monde.