Si la peinture doit représenter une vision du monde ou la vision de celui-ci à travers le regard de l’artiste, Francesc Bordas nous montre un monde en évolution et transformation. Une relation quotidienne entre l’homme et la symbolique d’une série de géométries, de référents abstraits, qui nous entourent et qui nous interpellent.
Aujourd’hui nous sommes envahis « d’écrans » qui définissent « l’image » de l’humanité, mais tout autour il y a des espaces, murs – panneaux etc…, provisoires, qui masquent ou anticipent des nouvelles images ou nouvelles transformations. Ce sont des espaces singuliers, qui au premier abord se transforment en représentations abstraites avec des signes, des traces et des « notations rythmiques » à échelle humaine.
Ces images créent un rapport entre l’émotion du regard et la partie rationnelle de l’homme. Une géométrie de la raison qui nous ouvre : d’un coté, une lecture subjective des codes ou « écritures étranges », et d’autre part, un rappel à revivre autrement (sans retour) certaines utopies artistiques, qui ont laissé des traces culturelles et sociales dans notre mémoire collective.
La représentation de cela , dans l’œuvre de Francesc Bordas est un exercice risqué , parce que ses peintures sont portées à un point ou la notion de tableau pourrait disparaitre. Seule la propre autonomie et la force perceptive de ces éléments peuvent le sauver.
Francesc Bordas nous propose une aventure du regard, ou le tableau devient « écran », et en même temps que une machine symbolique de la représentation de lui-même.