Emma Charrin est diplômée d’un Master Arts Plastiques à l’université d’Aix-en-Provence et d’une licence Cinéma à Paris 1. Son travail a été exposé en Europe et en Amérique du Sud dans des centres d'art, des galeries, des festivals. En 2021, elle est lauréate du Grand Prix du Jury de photographie du 36 FIMPAH de la Villa Noailles.

Son goût pour la peinture et le cinéma l'incite à se questionner sur la fabrication de la représentation et de l’imagination. Elle use ainsi des codes du cinéma et développe une pratique photographique de mise en scène où la place de l'homme dans son environnement est interrogée de manière quasi allégorique, par le prisme de la métamorphose. La photographie devient une matière-image s'ouvrant aux installations vidéo et sonore, au film, à la photogravure, à la lithographie, à la sérigraphie, aux impressions sur textiles mais aussi à l’édition.

En se penchant sur la question du paysage et de sa représentation, fascinée par la transfiguration des matières premières, elle s'oriente vers des espaces en mutation et marqués par l’entropie comme vecteurs de fiction. Intéressée par la mémoire des lieux et à l’empreinte humaine, elle a travaillé dans des territoires "entre deux" : au seuil de la campagne et la ville en périphérie de Tanger au Maroc, aux limites de la cité industrielle de Dunkerque en France, sur les toits des bâtiments de la ville balnéaire ex-nihilo La Grande Motte en France, entre plusieurs carrières de marbre du Portugal, dans les paysages miniers du Minas Gerais au Brésil.

Dans cet esprit elle mène en duo avec Olivier Muller, danseur et chorégraphe, le projet DES RIVES—PROVISOIRE qui oscille entre images et pratiques performatives.