Oliver Aoun (né en 1988 à Beyrouth) est un artiste dont la pratique oscille entre photographie, texte et archive, abordant les thématiques de la mémoire, de l'absence, et des traces des événements traumatiques. Son travail se nourrit d'une fascination pour les récits personnels fragmentés, et les histoires invisibles qui hantent les espaces publics et privés.

Grandissant dans un Liban marqué par la guerre, Aoun développe dès son plus jeune âge un rapport intime avec les souvenirs fugaces et les objets. Ses premières œuvres, réalisées au cours de sa vingtaine, s’articulent autour de photographies de lieux abandonnés et d’espaces urbains en mutation, des non-lieux où la présence humaine a été effacée mais où l'empreinte du passé reste palpable.

Le photographe n'hésite pas à mêler ses propres histoires à celles qu'il collecte, créant ainsi des narrations floues où les frontières entre réalité, représentation et fiction se dissipent.

Dans sa série Lisa Rediviva (2012), Aoun juxtapose des sculptures d’Aristide Maillol avec des fragments de la Joconde, questionnant la relation entre les icônes de l’art occidental et les regards qui les traversent, les déforment, ou les oublient. Il s'inspire des théories de l'aura de Walter Benjamin et des récits psychanalytiques pour sonder les espaces où les œuvres d'art deviennent des reliques de l'oubli, des réceptacles de mémoires disparues.