Atelier Peybak

La peinture de Peybak est un trip. Visuel, pictural, chromatique, temporel. Libre à chacun de faire le voyage, de se laisser embarquer sur les « terres abrakiennes » de ce duo de jeunes artistes iraniens, et de consentir à en prendre plein les yeux. La chose énoncée, le trip peut commencer. Garanti, giratoire, coloré.

À l’origine, il y a Peyman Barabadi et Babak Alebrahim Dehkordi, deux trentenaires qui se rencontrent à l’école d’art de Téhéran en 2000 et décident de transformer leur amitié en aventure esthétique et artistique. Puis vient le désir d’inventer un monde, le leur, creuset de cultures, d’identités et d’histoires plurielles. Ce sera Abrakan, fruit de longues sessions de peinture à quatre mains, musique (rock) à fond, dans un atelier coupé du monde, en pleine montagne, à une heure de route de la capitale. Un trip, on vous dit.

Le résultat : une série d’œuvres intemporelles, toujours de très grand format, où l’énergie du geste le dispute à la précision du trait, où le même se confond avec l’unique et le chaos avec l’ordre. Les contraires s’attirent irrésistiblement chez Peybak. À croire que leurs toiles sont aimantées. Que nous montrent-ils au juste ? Que voit-on dans leurs peintures et dessins quasi mescaliniens qui font rimer vortex avec sexe, organique avec cosmique, oriental avec occidental ? Est-ce le début ou la fin d’un monde qui s’agite sur la toile et le papier ? L’enfer ou le paradis ? Le centre ou la périphérie ? Les deux à la fois répondent-ils, ou plutôt l’entre-deux, soit « l’éclat du désordre d’Abrakan ».

Peybak