Nos sociétés sont pluri-ethniques, multi-confessionnelles, mes tableaux en sont l’expression. J’utilise les codes et les symboles universels, je les mixe entre eux, sans censure, sans me soucier des antagonismes et du communautarisme qui écrase. Mon univers est syncrétique avant tout. Comme l’araignée, je tisse patiemment un réseau complexe de formes et de mots délimitant des zones picturales, des espaces, traçant des rhizomes entre l’Occident et l’Orient, l’Europe où je vis aujourd’hui, et l’Afrique où je suis né. Le fil pour recoudre la mémoire et tendre l’arc, Philippe Jacq

Après des études aux Beaux-Arts de Metz et aux Arts Décoratifs de Strasbourg, Philippe Jacq a réalisé en autodidacte de nombreux films expérimentaux. La série de portraits d’artistes qu’il dressa à travers le monde avec sa caméra super 8 reste la plus reconnue et fit l’objet de nombreuses publications (les cahiers du cinéma, mais aussi dans une anthologie du cinéma d’avant-garde et expérimental Jeune, Dure et Pure, édité par la Cinémathèque Française). Dans cette impressionnante galerie de portraits, on retrouve les plasticiens Louise Bourgeois, Jannis Kounellis, Gilbert et George ou les réalisateurs Aki Kaurismaki, Paul Morrissey, Gérard Malanga ou des légendes du rock comme Nick Cave ou Patti Smith. Depuis 2001, il a rangé ses caméras et se consacre à la sculpture et à la peinture, une pratique journalière, foisonnante et solitaire. Ses œuvres sont entrées dans des collections publiques (MUDAM Luxembourg, FRAC des Pays de la Loire, FRAC Alsace, FNAC Paris…).