Jacqueline MURET est éprise d’art depuis l’adolescence. Elle expérimente des techniques variées, comme autant de challenges. Cependant, elle reste fidèle à la technique qui la rend originale : des lignes épurées qui stylisent le réel ou l’imaginaire, cloisonnant une riche palette de couleurs.
À bien y regarder, ce qui contribue à l’unicité de son expression artistique et qui atteste de sa destinée particulière, c’est que son travail, à son insu, dès avant sa rencontre avec celui qui fut son époux, était en lien avec les miniatures persanes : formes cloisonnées, beauté de la ligne, finesse, clarté dans le rendu des détails et dans le contour des silhouettes, couleurs chatoyantes, ornementation, traitement particulier de la lumière, avec le plus souvent absence d’ombre et/ou de perspective, ou contraction de l’espace; espace poétique, insertion d’écrits. Poésie, polysémie. Allégorie, mythologie, symbolisme, personnification des animaux, surréalité.
Sa pratique génère, pour un seul dessin, de multiples possibles et de multiples variantes. Le même sujet, représenté en toute petite ou en grande dimension, réapparaît - parfois après des décennies - en 2D (encre, huile, mosaïque, tapisserie) ou en 3D (argile ou marbre). Le passage de 3D en 2D s’effectue aussi.
Elle parle de ce qu’elle connaît. Sur un mode autobiographique détourné, en livrant ses fissures mais surtout ses conceptions morales, sociales, esthétiques, politiques.