Après un parcours mêlant l'art contemporain, le théâtre et la danse, Géraldine Guilbaud a fait de la couleur, du mouvement et de leur déploiement dans l'espace, le cœur de ses recherches.
Elle sculpte dans une «matière-couleur», mélange de chaux, de fibres naturelles et d'éléments minéraux qu'elle teinte dans la masse avec des pigments, afin de peindre dans l'espace et de chercher l'énergie et le mouvement essentiel, celui de la force vitale et de la croissance de toute chose prise dans le temps. Dans un va-et-vient avec la sculpture, elle dessine sur le motif au pastel, «image par image» le cheminement de son regard. Son observation des mouvements du vent, de l'eau, des nuages, de la croissance et de la transformation des végétaux et des roches imprègne ses sculptures. Entre force de l'élan vital et fragilité des équilibres naturels.
Elle trouve l'énergie et la présence de ses sculptures dans un corps-à-corps avec la matière faisant dialoguer son implication physique -gestes, mouvements et énergie- avec les propriétés physiques des matériaux comme la gravité, la pesanteur des matières, leur équilibre. Ses processus de travail visent à mobiliser les capacités dynamiques de cette matière-couleur fluide avant qu'elle ne se fige.
Elle crée ainsi des paysages incarnés, se mouvant entre monde végétal, animal et geste pictural «fauve» outré dans son épaisseur. Ses sculptures jouent avec les sens de celui qui les regarde et attirent le contact, elles permettent au regard de palper leurs matières et leurs formes afin de se laisser investir par elles. Elles emmènent le spectateur dans une expérience contemplative et sensible.