Le travail d’Amélie Berrodier sonde le portrait photographique et ses usages sociaux. Au travers de l’étude de son histoire et du développement de ses techniques, elle écrit des protocoles de production qu’elle répète pour réaliser les œuvres qui composent ses installations. Alternant entre le silence et le témoignage, elle présente des récits personnels dans lesquels le visiteur est amené à s’identifier.

Bien souvent, elle utilise le médium vidéo pour enregistrer les portraits des personnes qu’elle rencontre. En travaillant la mise en scène avec elles, elle questionne leur connaissance du médium et la relation qui existe entre le sujet, l’appareil, l’artiste et le spectateur. Avec ce procédé, elle capte diverses façons de se positionner face à la caméra et d’interagir avec elle. Ces vidéos sont alors témoins de ces instants de décrochement où les personnes vacillent entre le contrôle et le lâcher pris de l’image sociale qu’ils se construisent.

Naviguant entre la photographie, le cinéma, le théâtre, la performance et la peinture, l’artiste manipule également les codes du portrait pour la réalisation de pièces plastiques impliquant d’autres médiums. Images d’archives, autoportraits récupérés sur les réseaux, pratique de l’encadrement, techniques photographiques sont alors détournés en série pour devenir objets et matérialiser l’histoire du médium.

Née en 1992, Amélie Berrodier vit et travaille à Bruxelles. Elle obtient son DNSEP à l’ENSA Dijon en 2015. Depuis, elle développe son travail en effectuant de nombreuses résidences en Europe. Elle a récemment exposé son travail à la Villa Empain - Fondation Boghossian à Bruxelles, ainsi qu'en Iran, au Japon ou en France.