Du morcellement à la reconstruction, le collage est pour l’artiste une technique narrative. Elle lui permet de faire surgir des éléments disparates, abstraits et porteurs de sens.
Son procédé consiste à un arrachage et un décollage d'affiches de toutes natures trouvées ici et là et dans la rue. Sur châssis entoilé, il réalise ensuite un travail de recomposition et de collage. Il assemble, entrecroise et colle par superposition en fonction de l'équilibre des volumes, des formes et des couleurs.
Les fragments de papiers sélectionnés travaillent le visible pour le transformer en illisible. L’artiste observe ce qui dépasse le sens et le perceptible dans l’image. Il oscille entre l’agencement, le cadrage et le hors-champ pour révéler ce qui est latent sous un certain degré d'abstraction. Cette technique de visualisation fragmentée rejoue le réel et fait naître des apparitions qui entraînent ensuite des disparitions.
« Selon moi l'amateur d'art arrive beaucoup plus à se projeter et à créer lui-même ses images subjectives à travers de l'hyper abstraction. »
La composition colonise l’étendue de la surface jusque dans ses derniers retranchements. Certaines œuvres tirent vers la planéité, d’autres vers un espace plus profond. Les repères spatiaux sont déstabilisés et dévoilent un foisonnement sans hiérarchie. Pourtant Alexandre TAILLANDIER dessine les contours d’une histoire, l’intuition d’un récit qui demeure dans l’énigme qu’il faudra résoudre.