Mes dernières peintures peuvent être vues sous l’angle des sensations disparates, ambivalentes . On y perçoit les effets et les plaisirs d’une dextérité, celle qui permet de figurer des « choses », leur volume, leur vitalité, avec de la matière colorée. Ces « choses » sont des êtres humains, des corps alanguis ou en mouvement, des visages dont le rendu – le réalisme – fait sentir le rôle que l’image photographique, ici, tient dans l’exercice de la peinture. Ces corps et ces visages sont souvent des formes incomplètes, plaquées sur des toiles déjà peintes ou sur des jus, des pièces rapportées qui remettent en jeu une recherche d’unité antérieure.

Le tableau constitue justement, ici, une unité paradoxale puisqu’il est une aire circonscrire animée de discordances, de faux-raccords. Des visages délicats et tronqués prennent place sur des corps, comme des greffes mal ajustées, comme des masques bizarrement incarnés. Le tableau est un tout, un espace de côtoiements grinçants, d’assemblages précaires