Le travail de Capucine Bonneterre prend pour point de départ une manipulation des étiquettes de vêtements qui, une fois retournées, livrent des tableaux miniatures remarquables. La chose figurée a disparu, avalée par des formes que l’œil peine à identifier. L’équation peut se traduire ainsi: la technique apparait au détriment de la clarté de l’image. Et inversement, l’image se définit à mesure que la technique se fait discrète. Le tissage mis au jour unifie ces cadres, l’étiquette perd chez l’artiste sa fonction catégorisante.
Dans ses compositions de plus grands formats, Capucine Bonneterre réitère ce procédé en présentant uniquement l’envers des tissages qui s'animent d’une dimension vibratoire et pulsatile : les fils semblent constituer un code qu’il s’agit de déchiffrer. C’est dans le jeu de leur relation que ces compositions deviennent de véritables stimulus sensoriels. La trame apparente apparait comme une caisse de résonance.Elora Weill
Née en 1987, Capucine Bonneterre vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs.
C’est après quelques années d’expériences dans l’industrie de la mode et suite à sa rencontre avec Sheila Hicks et son incitation, qu’elle décide de développer sa propre pratique artistique. Elle est à la suite, lauréate du 6ème appel à création de la Cité internationale de la tapisserie, son projet Rubedo fait désormais partie des collections du musée. L’année suivante elle intégre l’Académie des savoir-faire sur les textiles organisée par la Fondation d’entreprise Hermès. En 2024, elle est préselectionnée pour une résidence de recherche à la Casa de Velázquez et invitée à exposer à la Tbilisi Art Fair.